Ces derniers temps, en allumant la télévision, il est bien difficile de rater l’un des nombreux épisodes de notre triste saga bancaire nationale.
Comment ne pas être au courant des multiples déboires de deux des plus grandes banques de notre petit et plat pays qu’est la Belgique.
Je suis client chez l’une d’entre elles et par devoir de réserve, je l’appellerai « MA banque ».
La situation actuelle de “MA banque” fait paniquer plus d'un épargnant… que la situation réelle le confirme ou pas n’y change malheureusement pas grand chose. Depuis des semaines, les faits et gestes des épargnants prouvent, sans l’ombre d’un doute, qu’un vent de panique souffle avec intensité.
Même si cela semble un sujet évident, je n’ai pas l’intention de discuter des différentes responsabilités des administrateurs. Ni de celle à venir des actionnaires, qui par hargne ou inconscience, pourraient encore faire pire que mieux.
Par contre, j’aimerais pointer du doigt le comportement fort peu responsable de nombreux épargnants. Ils finissent même par me faire vraiment peur.
Je comprends qu’il soit difficile, aujourd’hui, de faire confiance au conseil d’administration de « MA banque ». Et l’Etat Belge doit lui aussi comprendre qu’il n’est pas évident de lui faire confiance (malheureusement, les politiciens font trop de promesses qu’ils ne savent pas « vraiment » honorer… tel est la perception du peuple).
C’est qu’à l’égard de l’Etat, il est bien facile d’annoncer « une garantie » mais qu’en sera-t-il s’il était nécessaire de la faire valoir ? Cet argent, l’Etat ne l’a pas, à moins de venir le chercher dans nos poches.
A côtés de tout cela, j’aurais bien plus confiance en la parole des quelques 10.000 personnes travaillants chez “MA banque”. Par les temps qui courent, l’engagement humain me semble une valeur plus fiable… car nous dépendons l’un de l’autre (à quand la pétition ?)
La sur-médiatisation des déboires de “MA banque” est, j’en suis certain, à l’origine de cette magistrale débâcle. C’est qu’à force de crier au loup, il fini par sortir du bois.
Hormis les actionnaires, il ne reste donc qu’une majorité d’épargnants.
Dans ce monde impitoyable, on pense d’abord à soi. Et quand le vent semble tourner, le premier réflexe est encore de se protéger. En tant qu’épargnant, la meilleure façon de se protéger est bien entendu de retirer ses fonds.
Malheureusement, répété par des milliers de personnes, cela devient un acte égoïste et incivique ! (je vais m’expliquer…)
Il faut savoir que, le bon fonctionnement d’une banque dépend de la confiance de ses clients. Si tous ceux-ci commencent à vider leurs comptes, la banque fait inévitablement face à des problèmes de liquidité.
Les propos suivants seront réducteurs, mais auront néanmoins le mérite d’être clairs.
Donc, avec une once de bon sens, l’on se rendra compte que les sommes que nous confions à nos banques ne sont pas entassées dans leurs coffres. Cet argent est converti en produits rentables comme, par exemple, des participations dans des industries. Tout le monde se rendra bien compte qu’en cas de besoin de liquidité, une banque ne sait pas vendre ses participations (une usine ou presque) simplement en claquant des doigts. Et avec la fuite des épargnants, “MA banque” a forcement des mouvements de liquidités conséquentes.
Des milliers d’épargnants jouant au yoyo avec leurs épargnes peuvent vraiment conduire une banque vers de graves difficultés et ce QUELLE QUE SOIT LA BANQUE !
Ces gens agissant spéculativement et uniquement dans leur intérêt propre sont de-facto responsables de ces difficultés. Ils font donc, à eux tous, courir un risque non négligeable aux autres épargnants ainsi qu’aux 10.000 employés de cette banque. Ces mêmes employés qui comme vous et moi payent leurs traites et élèvent leurs enfants.
C’est là que je qualifie ce comportement de vidage de compte de comportement incivique et fort peu « humain ». Il faut savoir garder la tête froide mais j’en conviens ce n’est pas forcement facile.
Pour qu’un système fonctionne bien, chacun doit agir dans son intérêt mais aussi dans l’intérêt du système ! Car sans le système, il ne peut y avoir d’intérêt personnel.
Agir en bon père de famille c’est agir dans l’intérêt de sa famille. Et l’intérêt de ma famille est certes de disposer de fonds pour manger mais surtout d’un système économique et bancaire stable. Il me sera bien difficile de recevoir mon salaire si la banque de mon employeur est en difficultés (ou a fait faillite). Il me sera aussi bien difficile d’aller acheter du pain ou faire mes courses.
En « bon père de famille », je pense aussi aux autres pères de familles, ceux qui travaillent chez “MA banque”… ceux dont la croûte dépend aussi de mon comportement d’épargnant.
Malheureusement, pour certains d’entre eux, je crois que les dégâts sont déjà très importants et une vague de licenciement sévira probablement chez “MA banque”.
Finalement, je pense aussi aux autres épargnants en priant pour qu’ils aient aussi un peu de jugeote.
Ainsi, après des mois d’hésitations, j’ai donc finalement décidé de vraiment soutenir le système.
J’ai enlevé quelques pommes de mon panier pour assurer notre subsistance si un problème devait survenir.
Mais le restant de nos biens restera chez “MA banque”.
C’est ainsi que je témoigne mon soutien aux employés de « MA banque », que le stress doit déjà avoir rongé bien au-delà du raisonnable.
En espérant finalement qu'en agissant de la sorte je reste le bon père de famille qui veille sur les siens sans devenir l'un de ceux que je pointe du doigt.
Signé : un « bon » père de famille.
mardi 10 février 2009
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